vendredi, septembre 13, 2024
No menu items!
AccueilJO Paris 2024JO PARIS 2024 : Malick Daho “le meilleur est à venir pour...

JO PARIS 2024 : Malick Daho “le meilleur est à venir pour le basket-ball en Afrique”

Consultant télé pour Canal + Afrique entre autres, l’ancien joueur et entraîneur ivoirien commente le tournoi olympique. Il nous livre son ressenti, très positif, sur le basket continental.

Malick bonjour ! En tant que spécialiste du basketball, quel regard portez-vous sur la performance des Nigérianes, qualifiées pour les quarts ?


“Je ne suis pas surpris parce que cette équipe existe depuis longtemps. Elles sont championnes d’Afrique pour la quatrième fois d’affilée. Toutes les joueuses ont étudié dans les universités américaines, elles y ont acquis la mentalité de la gagne. Quand elles arrivent en Europe pour devenir professionnelles, on voit qu’elles arrivent à tirer leur épingle du jeu. Je prends l’exemple de Ezinne Kalou qui se blesse aux ligaments croisés l’année dernière et reste inactive pendant 10 mois et qui aujourd’hui est la meilleure joueuse nigériane.
Cette équipe est coachée par Rena Wakama qui est assistante coach dans son université aux Etats-Unis. Et là on voit qu’elle arrive à inculquer des choses à l’équipe. Aujourd’hui, elle est la première à emmener une équipe de basket nigériane en quart de finale des Jeux Olympiques. Personne ne l’a fait. Hommes comme femmes confondus. Donc chapeau Rena Wakama “.


Quelles sont leurs chances face aux Etats-Unis ?


Le système de la compétition est tel que le tirage au sort, malheureusement, n’a pas été très clément pour les D’Tigress. Sur un match, tout est possible. Même si les États-Unis partent favoris, je pense que les Nigérianes vont se bagarrer. Au Nigeria, il faut pousser et tout reste possible.


Quel regard portez-vous sur les équipes africaines ?

Le basket avance en Afrique. Ça, c’est indéniable. Je pense que le fait d’avoir quelques Africains qui brillent aujourd’hui en NBA a impulsé une dynamique dans nos différentes fédérations. Aujourd’hui, la formation se fait dans de bonnes conditions, avec des encadreurs de mieux en mieux formés. Quand j’étais entraîneur, moi-même, j’étais obligé de payer pour venir en France me former. Mais aujourd’hui, on arrive à faire venir des techniciens chevronnés en Afrique pour faire travailler nos techniciens. Je pense que c’est bien. Et aujourd’hui, il y a une chose indéniable, c’est que le talent se trouve en Afrique. Ce talent-là a besoin d’être bien scruté, d’être bien formé. Et c’est un talent qui va exploser au plus haut niveau. Je n’ai pas d’inquiétude. Quand on voit les performances du Sud-Soudan et du Nigeria ici aux JO, le meilleur est à venir pour le basket-ball africain. Le seul problème, ce sont nos palabres intestins sur le continent. Ça, ça me tue. Si on regarde tous dans la même direction, les prochains Jeux ou lors des prochaines Coupe du Monde, l’Afrique aura des résultats.


L’Afrique ne décolle pas en termes de médailles après une dizaine de jours. Peut-elle encore dépasser la précédente moisson ?


“Dans les sports comme le taekwondo, il y a peut-être des choses à faire, avec les Ivoiriens Cheikh et Ruth Gbagbi. Maintenant, il faut dire qu’il y a plein de sports qui se pratiquent aux JO, qui n’ont pas encore été démocratisés sur le continent. Donc, ça peut expliquer l’absence de résultats dans ces disciplines. La blessure de l’Ivoirienne Ta Lou prive l’Afrique aussi d’une médaille sur les 100 et 200 mètres, on verra sur le relais ce que ça donne. Mais on est dans un mouvement qui, pour moi, va continuer de grandir, parce que les athlètes africains arrivent désormais à aller s’entraîner aux Etats-Unis. La CONFEJES organise aussi pas mal de choses à Dakar. Le sport africain, globalement, est en train de se développer.


Comment fait-on pour garder ce talent-là chez nous et le faire progresser ? Ou alors, quand ils vont en Europe et aux Etats-Unis, comment on fait pour qu’ils gardent cette fibre patriotique, pour venir jouer pour leur nation ?

“Voilà, c’est ça le big deal aujourd’hui !. Cela passera également par le financement, il faut trouver des bourses pour nos athlètes afin qu’ils puissent véritablement se préparer dans de très bonnes conditions”.


Quelle solution, préconisez-vous pour le financement, la promotion et le développement des athlètes africains ?


“Je pense déjà qu’au niveau fédéral, en Afrique, le modèle économique est dépassé. Il faut éviter d’attendre à chaque fois le ministère ou l’État. Nos présidents de fédérations doivent faire preuve d’imagination en activant des contacts à l’étranger, en activant des partenariats. Prenez le Sud-Soudan qui est un État indépendant depuis 2011 et affilié à la FIBA en 2013. Aujourd’hui, ce pays arrive à tenir tête aux États-Unis et à la Serbie, parce qu’un joueur de ce pays a joué en NBA et il utilise ses contacts et il les met au service de son pays. Donc certains d’entre nous, modestement, peuvent aussi avoir des contacts à activer pour aider nos pays. J’ai été basketteur, capitaine de l’équipe nationale, et sélectionneur des Éléphants. Quand je vois nos jeunes perdre, ça me fait mal. Donc, si je peux aider, c’est avec plaisir que je le ferai. Les Américains appellent ça le “giving back”. Ce n’est même pas une question d’argent, c’est une question de volonté. Et si nous pouvons réfléchir, je pense que nous pouvons trouver des solutions”.


Pour conclure, quel est votre ressenti sur l’organisation des JO ?


“Ce qui est frappant, c’est la sécurité. Au début, tout le monde avait peur mais aujourd’hui on voit que les choses sont bien cadrées, dans les gares les gens sont guidés, le personnel est en uniforme donc les gens sont facilement reconnaissables. Il y a vraiment un niveau de sécurité intéressant. Le niveau de compétition est excellent quel que soit d’ailleurs la compétition. Et puis je pense aussi qu’en termes d’engouement, d’ambiance, là aussi on se disait qu’il n’y aurait personne à des endroits mais sur tous les sites il y a du monde… Même au BMX, au tir à l’arc, ou encore au tir au pistolet. Pour moi en tout cas, ces JO sont une réussite. Même s’il y a toujours de petites critiques à formuler sur la cérémonie d’ouverture, mais globalement pour moi c’est positif”.


Propos suscités par
Romance Vinakpon

Footeuses Plus Africa – Bénin

PARISMEDIAS2024

La Rédaction
La Rédactionhttps://footeusesplus-africa.com
Footeuses plus Africa, la promotion du sport féminin, notre priorité !
Articles Similaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_img

Articles Récents

Commentaires récents

P