Dans le cadre de la journée internationale de la Femme, la rédaction de Footeuses Plus Africa a reçu en interview Noëlle Amouzoun. Elle évolue dans le championnat français. Pour mieux découvrir ce qui fait son actualité, nous vous invitons à lire l’entretien ci-après.

1- Bonjour championne.

Merci de vous présenter à nouveau à nos internautes.

Je me nomme Noëlle AMOUZOUN footballeuse béninoise, polyvalente. J’évolue actuellement avec un club français du nom de Ecole du 16è qui évolue au niveau régional.

2- Noëlle quelle est votre actualité ? Quels sont vos chiffres actuels en club ?

Pour ce qui concerne mes chiffres, je suis à 4 buts en 4 matchs joués.

A cause d’une vilaine blessure, je n’ai pas pu commencer la saison en septembre. C’est en janvier que j’ai pu commencer.

3- Depuis votre départ il y a quelques années pour l’hexagone, beaucoup d’espoirs ont été nourris sur votre personne pour faire triompher le football féminin béninois !
°Primo, êtes vous consciente de ce fait ?
°Secondo, on s’attendait à beaucoup plus d’ascension. Dites nous, qu’est ce qu’on doit retenir ?
°Tertio, est-ce que Noëlle rêve toujours de parvenir à faire le haut niveau dans le football ?

Oui évidemment que je suis très consciente de ce de ce devoir.

(…) Effectivement, je sais que le public béninois s’attendait à beaucoup plus d’ascension à mon niveau, vu que je suis pratiquement la première footballeuse béninoise à avoir signé dans un club en France ; mais vous savez une chose est d’avoir la volonté et tout, mais une autre est de faire face aux réalités du métier.

Je ne me trouve pas des excuses. Mais jusque là, j’ai été embêté et ralentie dans mon élan par des blessures.

Et comme vous le savez, les blessures sont des handicaps pour un athlète. Mais aujourd’hui, je remercie le Dieu tout puisant puisque ça va beaucoup mieux.

4- Parallèlement au football, Noëlle s’investit-elle dans un autre domaine en France ?

Oui, en plus d’être une joueuse, je suis aussi une éducatrice. Dans ce sens, j’interviens au niveau des plus jeunes dans mon club : catégorie U6 U8 et U9.

5- Quelle différence faites-vous du football au Bénin et des réalités en Europe, notamment en France ?

En Europe, les filles commencent le foot depuis le bas âge, déjà à 5 ans, elles apprennent les B A BA du football. Par contre chez nous au Bénin, cette formation à la base fait défaut. Aussi, les méthodologies sont quasiment différentes pas rapport au Bénin de même que l’accessibilité aux matériels de travail.

6- Alors, quel regard porte-vous sur l’état actuel du football féminin ?

Je dirai que le football féminin actuel en général, dans le monde entier commence par avoir une place à côté de celui des hommes, du moment où les grandes instances footballistiques commencent par s’intéresser vraiment à cette discipline et à montrer de la bonne volonté pour le rayonnement de ce sport.

Particulièrement au Bénin, je pousse un ouf de soulagement parce que, actuellement, il y a un championnat pour les filles et la présence des différentes catégories pour les équipes nationales.

Aujourd’hui, le gouvernement et la fédération portent un regard sur ce sport et cela fait du bien même s’il reste encore beaucoup à faire.

7- Durant votre parcours avec les clubs béninois qu’est-ce-que vous aviez espéré et qui n’était pas au rendez-vous ?

Quand j’étais avec les clubs béninois, les championnats ne s’organisaient pas régulièrement.

8- Noëlle et la sélection nationale, c’est une histoire toute particulière !

Depuis 2018, on ne vous voit presque plus en sélection, pourquoi ?
Est-ce qu’il y a des raisons particulières liées à cela ?

Non, il y a pas de raisons particulières, sinon que je suis et je resterai disponible pour servir mon pays à travers mon talent en portant le maillot jaune.

En fait, en octobre passé, j’ai été contactée par la coach adjointe de la sélection dame. Mais malheureusement, faute de blessure, je n’ai pas pu honorer de ma présence pour les éliminatoires passées.

9- Aujourd’hui, c’est la journée internationale des droits de la femme, un mot sur cette journée !

Aujourd’hui, le monde entier célèbre la journée internationale des droits de la femme. J’aimerais demander aux autorités qui s’occupent du sport à divers niveaux de porter plus d’attention sur le sport féminin en général et particulièrement sur le football féminin qui est un peu marginalisé.

10- Merci d’avoir accepté de vous prêter à nos questions. Un mot pour conclure ?!

Merci à la rédaction de Footeuses Plus Africa pour cette interview. Je profite de cette occasion qui m’a été offerte pour saluer le travail que vous faites et qui consiste à donner de la visibilité aux athlètes spécialement les footballeuses.

Pour mon mot de fin, j’encourage toutes mes coéquipières, mes jeunes sœurs qui ont comme moi pour passion le football. Je leur dirai de ne pas se laisser décourager par leur entourage. Qu’elles prennent conscience de la chance qu’elles ont aujourd’hui ou elles jouent chaque week-end et la présence d’une équipe nationale où elles peuvent porter le Maillot de leur pays.

Certaines d’entre nous n’avaient pas cette chance. Mais on n’a rien lâché et par la grâce de Dieu, aujourd’hui, nous avons pu signer hors du pays.

Qu’elles travaillent ! Car le talent seul ne suffit pas et les entraînements collectifs en club à eux seuls ne suffisent pas pour une joueuse qui a des ambitions.

Réalisation : Romance VINAKPON

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